1. Bonjour Pamela ! Vous êtes aux commandes de Jubilee Insurance depuis 2018. Parlez-nous un peu de cette assurance (forces, particularités, position sur le marché…).

Jubilee Insurance (Mauritius) Ltd (JIML), a été représentée sur l’île pour la première fois dans les années 50 par l'intermédiaire d'une petite agence, puis incorporée localement en 1997.
Étant la filiale de Jubilee Holdings Ltd (JHL), le plus grand groupe d'assurance en Afrique de l'Est, avec plus de 80 ans d'expérience, Jubilee Insurance Mauritius Ltd est une assurance respectée offrant une gamme de produits d'assurance à court terme.
J'ai rejoint Jubilee en juin 2018 en tant que CEO et une belle aventure a commencé. La priorité immédiate était de mettre en place des stratégies pour un développement durable sur le long terme. Nous voulions voir des changements significatifs se produire qui contribueraient à une croissance durable du chiffre d'affaire et de la rentabilité.

Les mesures misent en place étant le renforcement des capacités du personnel existant par le recrutement d'employés expérimentés et talentueux, spécialistes du secteur de l'assurance, l’introduction de produits d'assurance innovants pour répondre aux besoins changeants des clients, un service moderne grâce à l'informatique, la diversification du canal de distribution, l’équilibrage des portefeuilles de produits et d’importants changements dans la gestion des réclamations.

Après trois ans, les résultats parlent d'eux-mêmes. Nous avons connu une croissance qui a été supérieure à la croissance moyenne du secteur. La rentabilité a augmenté malgré la situation de Covid 19 qui a créé de nombreux défis depuis l'année dernière. Je tiens d’ailleurs à souligner que malgré la situation, nous avons réglé les réclamations de nos clients beaucoup plus rapidement.

Pour l'avenir, un nouveau partenariat de Jubilee Holdings Limited avec Allianz dans les cinq pays africains où Jubilee Insurance opère actuellement (Kenya, Ouganda, Tanzanie, Burundi et Maurice) sera une nouvelle occasion de croissance et de développement.

2. Vous êtes devenue présidente de la Insurers' Association of Mauritius en début d’année. Quels sont vos projets pour faire progresser le marché mauricien de l’assurance automobile ?

Je me suis sentie profondément honorée par cette nomination. Bien que nous soyons concurrents dans le même secteur, nous pensons que collectivement, nous pouvons apporter des changements au profit de l'ensemble du secteur de l'assurance et des parties prenantes.
Je tiens à préciser que beaucoup de projets ont été entamés par nos présidents sortants et que je les achève dans mon mandat avec l'aide des membres de l'association et du secrétaire général.
L'une de mes priorités est de m'assurer que l'ensemble de l'industrie de l'assurance respecte le Code de pratique de l'assurance.
L'objectif du Code est de fournir des normes claires et cohérentes pour le secteur de l'assurance afin qu'une relation meilleure et plus informée entre les assureurs et leurs assurés puisse être établie, améliorant ainsi la confiance des assurés.
Il vise également à établir la transparence des produits d'assurance ainsi que des pratiques d'assurance afin que les assurés puissent faire des choix éclairés lors de la prise de décision d'achat.

Il précise également les mécanismes et procédures de résolution des plaintes entre les assureurs et leurs assurés.
Actuellement, en tant que présidente, je fournis tout le soutien possible pour la mise en œuvre d'une base de données numérique centralisée pour faciliter le recouvrement des réclamations d'assurance automobile, comme mentionné dans le budget national 2021/2022. Cette base de données apportera beaucoup de satisfaction aux assurés qui doivent endurer une longue période d'attente avant que leur franchise payée ne soit remboursée.

3. A quand un système de bonus/malus conséquent pour récompenser les bons conducteurs ?

La mise en place du bonus/malus passe par la digitalisation du secteur.
En conséquence, la FSC a pris l'initiative de mettre en place la base de données nationale sur les réclamations d'assurance (la « NICD ») qui permettra l'opérationnalisation du système bonus/malus.

Ce sera une première dans l'histoire du secteur de l'assurance à Maurice. Avec la collaboration de tous les assureurs, nous aurons bientôt un système qui équilibre les droits de toutes les parties. Nous espérons sa mise en place le plus vite possible.

4. Certaines assurances revendent aux enchères les épaves déclarées “total loss mécanique”. Les acheteurs les réparent et ces voitures se retrouvent sur la route sans aucune garantie de fiabilité et de sécurité. Que faites-vous pour endiguer ce phénomène ?

Je tiens à préciser qu'il existe deux types de pertes totales déclarées. Le premier type est lié aux voitures structurellement endommagées qui ne peuvent pas être remises sur la route, qui sont donc récupérées et vendues comme de la ferraille. Nous avons des procédures pour nous assurer que ces véhicules ne sont pas remis sur nos routes.

Le deuxième type concerne les voitures déclarées perte totale, car il ne serait pas économiquement viable pour les compagnies d'assurance de les réparer bien qu'elles puissent être remises en état.
Les véhicules mis en perte totale sur base économique par nos experts sont ensuite vendus aux enchères publiques.

5. Il semble que vous soyez passionnée de moto. Comment se caractérise cette passion ? Avez-vous une moto ? Laquelle ?

Je suis une passionnée de moto et de vitesse et je possède une Ducati Monster 696. La moto nous procure une sensation de liberté qui ne peut s’expliquer. Mais j’aimerais aussi lancer un appel aux motards : « Attention ! Les routes sont dangereuses pour les deux roues. ».

6. Pour finir, nous demandons toujours quelle serait la voiture de vos rêves ?

Lamborghini Aventador !